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Betty Batoul, une femme engagée

Résumé

BbBetty Batoul est une militante pour les droits humains.
Elle réalise ses actions via l'écriture, la réalisation de documentaires engagés
et le soutien aux victimes.

Son histoire, livrée dans un roman autobiographique
"Un coquelicot en hiver ? Pourquoi pas..." a permis à bon nombre
de victimes de rebondir et a reçu plusieurs prix dont le prix
Condorcet Aron pour la démocratie et le mérite culturel.

En 2010, elle fonde l'association Succès, dont les objectifs sont
l'accompagnement des victimes dans la reconstruction et la prévention
auprès des jeunes.

Elle est élue "Femme de paix" en 2011 suivant la résolution 1325
de l'ONU qui s'appuie sur le rôle des femmes en tant que force
pour la paix et reçoit le titre de citoyenne d'honneur de sa commune en 2018.

Elle vit actuellement en Belgique, entourée de son mari et de ses 4 enfants.

Ce qui la passionne ? Les relations humaines, se battre pour une cause juste,
aider les autres, les parties de fous rires, la bonne cuisine et les coquelicots.

Ce qu’elle déteste ? La souffrance, l'injustice, le gaspillage, le mensonge et l’hypocrisie.

Sa devise ? Quand on veut, on peut ! Elle le prouve à travers son histoire incroyable et formidable reconverstion.

Plus d'infos sur le parcours de Betty Batoul via la page Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Betty_Batoul

Son enfance et ses études

Betty est née à Bruxelles le 16 octobre 1964 d’un mariage mixte belgo marocain. Batoul est son prénom marocain. Dès la petite enfance, elle va connaître la souffrance. Sa naissance n'est pas désirée, et ses origines belgo marocaines sont difficiles à porter. Son handicap (strabisme) lui vaut moqueries et rejets. Victime à plusieurs reprises d'attentats à la pudeur et temoin de la violence de son père envers sa mère ou elle-même, elle grandit dans la peur des hommes. Pourtant, la famille lui manque alors, elle rêve secrétement à fonder un jour la sienne.

A partir de l’âge de 7 ans, elle va vivre en Belgique ou au Maroc, dans la région d’El Jadida. Elle poursuit sa scolarité dans ces deux pays, tantôt en français, tantôt en arabe. Mais elle ne parvient pas à trouver ses racines. De retour en Belgique, elle doit faire face aux difficultés d'intégration, aux attentats à la pudeur, au mal de vivre. Elle fera plusieurs tentatives de suicides et vivra une adolescence tourmentée. Elle obtient malgré tout son diplôme d’humanités supérieures (Bac) après avoir sauté une année afin de rattraper le retard dû à ses nombreux déplacements.

Elle intègre le conservatoire où elle poursuit des études en arts parlés, échapatoire où elle peut crier sa colère et sa rage de vivre dans ce monde hostile. Elle obtient un Prix d’Excellence en art dramatique en 1987. Après une année d'université, elle abandonne ses études et part à Bruxelles où elle rêve de devenir comédienne, toujours pour crier sa rage. Mais elle refuse les propositions indécentes et commence à travailler dans les bars. Elle sombre dans l'alcool mais s'accroche à son rêve, celui de créer une famille. Elle reprend ses études mais à la suite d'une dispute familiale, elle se retrouve à la rue. Sans toit, elle arrête ses études, se jurant de les reprendre un jour. Et lorsqu'elle pense enfin rencontrer l'homme avec qui elle pourra construire une famille, c'est la porte de l'enfer qu'elle vient de franchir. Durant 6 années, elle va subir les pires atrocités : humiliations, violences psychologiques, physiques, viol. Elle n'est plus que l'ombre d'elle-même. Isolée de sa famille, ses amis, elle ne parvient plus à raisonner. Elle pense qu'un enfant va tout arranger mais les coups ne s'arrêtent pas et vont la conduire plusieurs fois à l'hôpital, y compris durant sa grossesse. L'accouchement sera difficile, son fils, Julien, ira en néonatal ; il respire difficilement, on ne sait pas s'il marchera,...  Betty est seule pour vivre ce moment. Elle ira se réfugier à plusieurs reprises dans les foyers de femmes battues puis retournera avec son boureau. Elle ira jusqu'au fond du pire avant de dire STOP, rebondir et se reconstruire.

En 1993, elle rencontre Pascal Laurent. Il reconnaît Julien et l'épouse. Trois autres enfants vont naitre : Louis, Pierre et Jean. En 2000, elle reprend ses études en cours du soir en combinant carrière professionnelle et vie de famille avec 4 enfants.

En 2004, elle obtient son diplôme de graduat en informatique de gestion suivi par un Certificat d'Aptitude Pédagogique partiel. Après une petite pause, elle reprend ses études aux Facultés universitaires de Mons, toujours en cours du soir et décroche en 2009, une Licence Spéciale en Fiscalité. En 2014, elle obtient le diplôme de coach de vie, toujours dans le but d'aider les autres à trouver en eux la force de résoudre leurs problèmes et réaliser leurs objectifs. 

Elle suivra également de nombreuses formations en gestion d’entreprises, négociation, compétitivité, et obtient le brevet de secouriste auprès de la Croix-Rouge de Belgique en 2018. 

Carrière professionnelle

Sa carrière débute derrière le comptoir d'accueil de la Fromagerie de Maredsous, boulot qu'elle décroche à l'audace. Elle occupe plusieurs postes de secrétaire et gestionnaire de crédit dans le secteur bancaire.

Elle s'oriente ensuite vers la gestion de l’expertise automobile et la consultance et intègre en 1999 le groupe Alstom Transport en qualité de secrétaire de direction. C'est à ce moment qu'elle reprend ses études et va gravir un par un les échelons pour devenir cadre dans le domaine de la signalisation.

Grâce à ses études et sa volonté de prouver qu'on peut se reconstruire malgré un passé peu favorable, sa carrière professionnelle va connaître un bel essor au sein d'Alstom. Elle est nommée au poste de Cost & Planning Manager en 2004 et travaille sur des offres de signalisation ferroviaire nationales et internationales dans lesquelles le système ERTMS (European Raylwais Trafic Management System) est proposé, le site de Charleroi en étant le centre d'excellence.

En 2007, elle va remplir ses premières missions d'auditrice interne dans les différents sites Alstom pour le projet Impact.

En 2008, elle est nommée au poste de Bid Manager et prend en charge la responsabilité d'offres complètes telles que le marché TBL pour la SNCB ou le métro de Charleroi pour le TEC (Transport en Commun). Elle participe également à des offres internationales telles que la ligne à grande vitesse entre Rabat et Casa pour l'ONCF, la liaison ferroviaire entre les villes saintes en Arabie saoudite ou encore le contrat de maintenance en Suisse.

Plus rien ne semble l'arrêter. Pourtant, un beau jour de 2006, elle décide d'écrire son histoire, Un coquelicot en hiver ? Pourquoi pas poussée par un besoin de témoigner et dire aux femmes que la violence n'est pas une fatalité, qu'on peut en sortir et se reconstruire. Son exemple en est la preuve.

Elle va créer sa propre maison d'édition Un coquelicot en Hiver pour publier et diffuser son témoignage. C'est un succès tant le message est rempli d'espoir mais aussi d'émotion et de sincérité. Ce roman sera primé à 3 reprises en 2010 et se vendra à plusieurs milliers d'exemplaires. Elle sera rapidement sollicitée pour témoigner dans les écoles et donner des conférences sur le thème de la résilience.

Dans le but de mettre un cadre légal autour de ses actions de militante, elle fonde le 16 octobre 2010 l'association « SUCCES » dont le but est d'aider les victimes dans leur chemin de reconstruction et prévenir les jeunes des dangers de la violence conjugale. Permettre aux victimes de se rencontrer, déposer leur bagage trop lourd, les aider à sortir de leur solitude grâce aux réunions et ateliers fait partie de la reconstruction. Mais aussi oser dire que des femmes, victimes hier, vont bien aujourd'hui et soutiennent celles qui peinent encore. Une révolution dans le monde de l'association ou les acteurs sont les victimes d'hier.

En 2011, victime d'un terrible burn out, elle est contrainte de ralentir ses activités professionnelles alors qu'elle occupe un poste de chef de projet au sein d'Alstom. Sans possibilité de lui octroyer un poste moins contraignant, elle perd son travail. Elle se consacre à son action de militante et sa carrière d'écrivain, dont les droits d'auteurs lui permettent de financer son association ou d'autres initiatives en faveur des victimes, enfants et femmes en situation précaire, en Belgique et au Maroc.

En 2014, elle crée le SLAR, Salon du Livre et des ARtistes ; une initiative qui permet à un éventail large d'artistes, notamment anciennes victimes ayant rebondi grâce à l'art, d'être mis à l'honneur. En 2015, elle organise avec son fils Julien, également sensibilisé à cette problématique, le Freedom Festival, No violence, we dance et en 2019, le Succ'estival : une mobilisation d'artistes et DJ de midi à minuit encadrée par la jeunesse, pour dire non à la violence par la danse.

C'est également à partir de 2014 que Betty va commencer à militer pour la création d'un premier Centre d'Ecoute et de Prévention afin de mener à bien les missions conjointes d'accompagnement des victimes et prévention auprès des jeunes.

A partir de 2015, après une formation, elle se lance dans la réalisation de documentaires engagés : devoir de mémoire ou parole donnée aux victimes sont des sujets qu'elle affectionne.

En 2016, elle est engagée pour une année par la Croix Rouge de Belgique en vue de mener à bien la fusion de deux entités et construire la nouvelle Maison Croix-Rouge Namur. Sa mission est un succès mais son contrat s'achève.

Son âge n'est pas un atout pour retrouver un emploi, aussi, elle se tourne vers le Selor afin de démarrer le long processus de sélection en vue d'entrer dans la fonction publique et réussit toutes les étapes. Début 2020, elle intègre la Région Wallone au sein de la direction du contentieux de la trésorie pour de nouveaux défis.

 

Publications & documentaires

Publications :

2010 : Un coquelicot en hiver ? Pourquoi pas..., roman autobiographique, Tome I
2012 : La tradition de Beaufort, roman, 
2014 : Toutes ces gouttes..., roman autobiographie, Tome II
2015 : La corde au cou ou le stylo à la main, récit autobiographique écrit en collaboration avec Jeanine Van der Schueren (maman de Betty Batoul)
2017 : OCCI DoLiR, la méthode, guide pratique de petits conseils pour grand bonheur
2019 : Dis Papy, C'est quoi ton jeu, livre pour enfants et ado
 

Documentaires :

2015 : Les coquelicots blancs d'Auschwitz

Docu fiction en mémoire aux victimes des camps d'Auschwitz-Birkenau - 

2016 : re Vivre

Docu fiction donnant la parole à d'anciennes victimes : le déclic et la vie "après" la violence.

Son action

Depuis la sortie de son roman témoignage Un coquelicot en hiver ? Pourquoi pas..., Betty va sur le terrain à la rencontre des femmes battues dans les foyers et refuges. À travers son parcours, ces femmes retrouvent l'espoir d'en sortir un jour.

Ce travail se fait en collaboration avec les associations d'aides aux victimes. Betty représente une personne pleine de ressources pour ces organismes et ses interventions lors de débats ou colloques sont toujours empreints de sincérité, d'émotion mais surtout d'espoir. Donner la parole aux victimes et entendre ce dont elles ont besoin est essentiel pour faire avance la lutte contre toute forme de violence.

Avec d'autres victimes de l'association, Betty rencontre également des jeunes dans les écoles, les collèges et universités en Belgique et au Maroc. La lutte contre les violences passe aussi par la prévention et son vécu est toujours perçu avec beaucoup d'intérêt par les élèves. Certaines écoles proposent désormais ce témoignage dans la liste des romans à lire par les élèves. Outre son témoignage de vie, l'Asbl Succès propose aussi des ateliers sur le respect et sensibilise les jeunes sur les comportements violents.

Enfin, Betty propose des conférences afin de sensibiliser le public au problème de la violence et de la maltraitance à partir du point de vue des victimes. Le but est aussi d'aider à voir le bout du tunnel. Elle tente d'expliquer cet engrenage, parfois difficile à comprendre par l'entourage. En apportant son expérience, elle contribue à l'amélioration des outils d'aides aux victimes. Ces conférences lui permettent également d'attirer l'attention des parents sur la nécessité de protéger leurs enfants contre toute forme d'abus ou d'exposition à la violence. Les conséquences, elle les connait et en parle aujourd'hui sans tabou. Son action a suscité beaucoup d'intérêt dans les médias ; pour la première fois, une victime qui va bien est à la une. Elle espère que d'autres suivront ce chemin et que les campagnes de sensibilisation soient plus orientées sur la vie possible après la violence. Les images chocs n'aident pas les victimes et sont cruelles pour celles qui luttent encore dans leur prison car elles renvoient leur propre image.

Cet exemple, d'autres femmes veulent le suivre aussi aujourd'hui et sortir du silence. La création de l'association « SUCCES » a pour but d'encadrer ces missions de témoignages mais aussi d'offrir à ces anciennes victimes un lieu d'écoute et de partage. 

L'Asbl Succcès sera à l'origine de plusieurs manifestations et prises de position en faveur des victimes, notamment : la première "Marche Rouge" organisée le 10 décembre 2011 pour dire Non à la libération anticipée de l'agresseur d'une femme vitriolée 4 ans plus tôt, la manifestation mondiale "One Billion Rising" en 2013 qui consiste à rassembler les gens sur une place, les mobiliser via la danse pour refuser toute forme de violence, le Freedom Festival, no violence we dance en 2014 et le Succ'estival en 2019, qui consistent à mobiliser la jeunesse autour de la non violence avec artistes et DJ qui se mobilisent pour soutenir la cause de midi à minuit, le festival du sourire ou la fête du sourire pour redonner le goût aux familles de faire la fête sur les places publiques, ou encore la marche du 6 octobre 2018 en réponse à l'appel de Muriel Robin après la diffusion du film de Jacqueline Sauvage.

Fin 2013, un sondage auprès de 100 anciennes victimes sera présenté au public et à la presse et confirme le souhait des victimes d'être mieux encadrées "après". Cette enquête souligne aussi le manque d'efficacité des campagnes ruban blancs et spots télé choc pour aider les victimes à avoir le déclic. Et sans déclic, les chances de quitter un foyer violent, même avec la pression de l'entourage, sont quasi nulles. A la suite de ces résultats édifiants, il apparait urgent d'ouvrir le premier CEP : Centre d'Ecoute et de Prévention qui permettraient aux anciennes victimes de se rencontrer et d’entamer leur revalidation tout en sensibilisant les jeunes à ce fléau grâce à une prévention active via la rencontre avec d'anciennes victimes et la formation à l'animation.

En 2013, avec la branche AnimaKtion, c'est un nouveau pas vers la prévention active des jeunes qui est effectué. En effet, parmi le public qu'elle côtoie, elle rencontre beaucoup de jeunes, victimes directes ou indirectes. Les ravages de la violence intra familiale provoquent des effets dévastateurs sur ces enfants témoins impuissants. Le risque de devenir victime ou bourreau est réel pour cette population. Les décrochages scolaires et manques de confiance sont courants. Il est urgent d'agir mais surtout, de sensibiliser ces jeunes à la problématique de la violence. Au sein de l'association, les jeunes sont formés à l'animation, une manière efficace de cultiver l'estime de soi et durant la formation, ils sont mis en situation pratique et animent des évènements publics ou privés. Rien de tel que d'aller à la rencontre de l'autre pour retrouver confiance en soi. Les échanges entre les jeunes et les victimes au sein de l'association donnent à chacun l'envie d'aller de l'avant. Un échange intergénérationnel bénéfique à tous.

En 2017, c'est un recueil collectif "Résiliences" qui voit le jour et donne la parole à des personnes ayant traversé de douloureruses épreuves. Une belle occasion de donner la parole aux victimes puisqu'elles prouvent qu'on peut rebondir.

Depuis 2018, l'asbl Succès a étendu ses actions de sensibilisation en formant les zones de police à l'accueil des victimes et propose aux maisons de quartier des ateliers sur le thème de la confiance en soi dont les outils sont l'écriture ou l'impro. Un nouveau recueil de témoignages, poésies et réflexions voit le jour fin 2019 à la suite d'un atelier d'écriture.

En 2020, des collaborations avec deux communes sont établies en vue de proposer des permanences accueil - écoute au sein de maisons de village ou de la cohésion sociale. Mais la crise de Covid va retarder les projets quelques mois.

Voir toutes les actions et réalisations de l'Asbl Succès : http://succesasbl.com/Nos-r%C3%A9alisations-et-projets.php

Commentaires

  • Dall

    1 Dall Le 29/06/2020

    Bonjour Madame,
    Depuis quelques jours, je regarde des documentaires sur Youtube consacré aux disparitions volontaires, car c'est un sujet sensible pour moi, ayant voulu disparaitre également parce que la famille parfois, ce n'est pas simple.
    Et je suis tombée sur vos différents témoignages, accompagnés de ceux de votre époux. Si vous me le permettez, je crois que votre miracle c'est votre mari. C'est la première fois, que je vois un mari aussi aimant et soucieux pour son épouse. Je ne savais même pas que cela existait. Cet homme qui a été à votre côté depuis (je lis) 1993, est votre miracle; tout comme vous êtes le sien.
    Je sais que la vie de couple est traversée de montagnes de difficultés mais, je vous en prie, restez tous les deux ensembles, jusqu'à la fin de vos jours, ne vous séparez pas; vous êtes un espoir dans ce monde difficile et superficiel, vous êtes mon espoir pour moi qui n'a jamais été aimée.
    Du courage.
  • Betty Batoul

    2 Betty Batoul Le 24/10/2019

    Bonjour,
    voici les points de vente où il est possible de commander les ouvrages à Verviers
    Au Fil d'Ariane, Rue Henry Hurard, 5 - 4800 Verviers - 087/ 33 64 39
    Les Augustins, Pont du Chêne, 1 - 4800 Verviers - 087/33 56 99
    La Traversée, Rue Xhavée, 33 - 4800 Verviers - 087/ 33 15 36
    cordialement
  • Claudette Modolo

    3 Claudette Modolo Le 13/03/2019

    Pourriez vous me faire savoir les points de vente de votre dernier livre. J'habite la région vervietoise. Merci

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